Lorsqu’il arrive à Paris, il est le « cascadeur » de Tony Grice, celui qui porte les instruments du clown et qui reçoit les coups. Il se fait connaître en jouant le rôle du voyageur de 3e classe dans le numéro du chef de gare, caricaturé quelques années plus tard par Toulouse-Lautrec. Il incarne alors le stéréotype du nègre gentleman ridiculisé et frappé par le clown blanc (personnage du Zip Coon dans les minstrels shows américains)
Toulouse-Lautrec va jouer un grand rôle dans la diffusion, au sein de l’élite cultivée, du stéréotype du clown nègre souffre-douleur du clown blanc. Toutes ses caricatures représentent Chocolat avec une physionomie simiesque. Néanmoins, comme le montre la lithographie « Chocolat dansant dans un bar » (cf panneau suivant), Toulouse- Lautrec rendra malgré tout hommage au talent d’artiste de Rafael. Il met ici en valeur une gestuelle intégrant à la fois les apports de la danse classique européenne et celle des esclaves afro-américains (le genou fléchi, la posture des bras), gestuelle popularisée dans les spectacles de minstrels par le personnage de Jim Crow, très célèbre aux États-Unis.